lundi 18 mars 2024

LE MEILLEUR CONCERT DE MUSIQUES DE FILMS !


J’ai assisté le samedi 27 Mars 2024 au meilleur concert de Musiques de Films de toute mon existence, « The Fantastic Worlds of Elmer Bernstein »
Ou, en étant raisonnable, un des meilleurs, car soyons honnêtes, il comportait QUELQUES faiblesses. Mais des petites choses, presque rien. Mais quand même.

LES PLUS .

Je commence par du lourd.

Toute la programmation était consacrée à un seul compositeur, Elmer Bernstein !
Les seules autres concerts auxquels j'ai assisté avec des sélections d’un compositeur unique étaient de John Williams (4 concerts), Jerry Goldsmith (3 concerts), Michel Legrand, Maurice Jarre et Vladimir Cosma.  Les deux premiers étaient globalement d’une qualité supérieure (Williams au Barbican à Londres dirigeant le London Symphony Orchestra, c'est imbattable) ou globalement égale, et les trois derniers nettement plus faibles, même si dirigés par les compositeurs attitrés.

Dans le cas du présent concert, deux avantages indéniables : Les œuvres sélectionnées appartenaient tous à la même période des années 80, sauf une, « Wild Wild West » (1999) , et toutes aux genres Fantastique et Science-Fiction.
Dans les autres concerts, on sautait vaillamment d'un genre à l'autre et d'un style musical à l'autre.

Donc, ici on est resté stylistiquement dans des univers proches, épiques, angoissants, magiques, avec quelques échappées comédiques, western et...disco (oui). Cette dernière tendance, chez Bernstein comme chez d'autres de la même période, piquait les oreilles. Je m'en serais passé.

Et maintenant, la plus grosse qualité, la plus incroyable, la plus hallucinante.
Tous les concerts auxquels j’ai assistés jusqu’à présent étaient constitués à une écrasante majorité, voire exclusivement, de thèmes de génériques ou sinon de morceaux de… moins de 10 minutes.
Ca provoque une expérience assez pénible sur la durée, où l’on saute sans arrêt d’un genre à l’autre et d’un univers émotionnel à l’autre.
Les cas les plus graves : ceux de Goldsmith comprenaient des compilations de thèmes de séries TV et de films très inintéressants. Faire suivre 30 secondes de "Basic Instinct" par 30 secondes de "Poltergeist" (2 de ses plus belles compositions), c'est vraiment honteux.
Ici, seuls deux morceaux de durées nettement inférieures aux autres : »Spacehunter » (4 :30) et « The American Werewolf in London » (6 :55). Le reste faisait entre 20 et 30 minutes !

On continue dans le lourd : une des musiques me tenait particulièrement à cœur, le film et son univers sonore m’ayant traumatisé dans ma jeunesse. « The American Werewolf… », dont le défaut est que le film contient peu de musique. Selon « Youtube », environ 7 minutes, avec plusieurs redites.  
https://www.youtube.com/watch?v=rWqlPWoY8FU&list=PLZLTKRc6yNiTLxS4Bb3tJ8441JXQiHm8r&index=1

Ici, on nous a gratifié de passages inédits, jamais entendus dans le film, très chargée, très noirs et dramatiques. Peut-être l'étaient-ils trop pour le film qui laissait une large place à la comédie.

Autre moment fort : une longue suite tirée d’un film obscur de 1989, une des toutes meilleurs musiques de Bernstein, du niveau de « Heavy Metal »: "Slipstream".
L’orchestre jouerait-il mon passage favori : « Avatar ». Oui! Allégresse !
https://www.youtube.com/watch?v=EWOG39pGnEQ
Pour l'anecdote, ce long métrage a pour ainsi dire mis fin à la carrière du producteur des deux premiers "Star Wars". Il a essuyé plusieurs échecs commerciaux à la suite et "Slipstream" étant le plus grave, il ne s'en est pas relevé.


PLUS ET MOINS :

Souvent, en concert, la musique est jouée avec projection du film, ou on nous montre des séquences du film pendant l’exécution des morceaux.
Je n’aime pas beaucoup.
Pendant une projection de ce type du « Vertigo » de Hitchcock, je me suis franchement ennuyé dans les passages non musicaux: je n'aime en fait pas trop le film.
Sinon, les images ont le navrant défaut de distraire de la musique. Et donc on commence par s’émerveiller de la qualité du son, puis graduellement on oublie qu’il y a un orchestre et finalement même qu’il y a de la musique. Super frustrant, surtout quand on a payé « bonbon » pour l’expérience.

Pendant le Concert Bernstein, rien de tout ça.
Sur presque tous les morceaux, les formes géométriques qui se promenaient sur le mur derrière l’orchestre avait un effet légèrement hypnotique du plus bel effet.
Et sur « Slipstream », moment fort je vous dis, la surprise :  la salle s’éteint et un « light-show » assez incroyable débute.
Seulement voilà : les faisceaux de lumière projetés étaient à mon avis des lasers, et ils n’ont cessé d’être braqués directement dans nos yeux !
Douleurs dans le crâne et parano m'ont poussé à me couvrir très vite les yeux. Et tant pis pour le show !
https://www.facebook.com/reel/929689611803910


LES MOINS.

Sur le morceau d’ouverture, « SPACEHUNTER », pas d’intro ni explications. Comme je ne le reconnaissais pas la musique (honte), j’étais un petit peu irrité.
Que j’avais tort !
Car une espèce de clown est venu assurer la présentation de chaque morceau suivant. Et c’était long ! Et pas drôle ! Vraiment pénible.
En plus, quelques erreurs, dont une absurde : selon lui, la fin de « American Werewolf… » est un « happy end » où le héros survit et revient à sa forme humaine.
Heu… non ? Elle est en fait super dramatique.
Après le concert, je l’ai croisé : j’aurais pu le frapper. Je suis comme ça.

L’acoustique de la salle m'a paru par très appropriée. Certaines salles favorisent les réverbérations : les cathédrales sont l’exemple le plus extrême. D’autres, comme les studios d’enregistrement, et les salles de cinéma, tiens, tiens, absorbent les sons, neutralisant les écho indésirables.
Et là, au Bâtiment des Forces Motrices, sur les passages très chargés, la majorité, je trouvais que ça avait une tendance à saturer.

Les responsables pourraient prévoir l’accrochage sur les murs et/ou sur le plafond, de mousses absorbantes quand c’est nécessaire. Trop compliqué, trop cher ?


UN PLUS ET UN MOINS EN MÊME TEMPS, MAIS FINALEMENT QUAND MÊME UN PLUS.

Entre deux morceaux, le chef s’est tourné vers nous et a fait la seule déclaration de la soirée.
En substance : « Il y a dans cette salle une personne sans qui ce concert n’aurait jamais eu lieu…. »
J’aurais aimé que ce soit moi…
« Il y a bien longtemps, quand j’avais 14 ans, je me rendais les samedi après-midi… »

Ah ?

« …dans une librairie qui vendait de la Musique de Films… »

Boudieu, mais c’est moi, ça ! Mais comment ?

« … c’était la Librairie du Cinéma. »

C’était pas moi.

(Pour ceux qui ne le sauraient pas, j'ai dirigé une librairie spécialisée pendant 33 ans, le "Paradoxe Perdu" où je vendais comme "la Librairie du Cinéma" des musiques de films.)

Il a ensuite expliqué comment ce librairie l’avait patiemment guidé et lui conseillé les meilleures musiques.

Il a invité l’homme en question sur scène, l’a enlacé et… lui a remis un Oscar du Meilleur Libraire !
Une réplique en plastique évidemment mais c’est l’intention qui compte, le geste !
J’étais finalement très ému, parce que, ça aurait pu être moi; j’ai tenu un rôle similaire avec certains de mes clients, pour la musique et dans d'autres domaines !

ET UN GRAND MERCI

Pour ne pas terminer en demi-teinte, je réitère combien cette soirée m’a comblé.
L’orchestre et son chef Thierry Besançon se sont largement montrés à la hauteur.
A bientôt pour le prochain spectacle !

https://bande-son.ch/concert/the-fantastic-worlds-of-elmer-bernstein/

 


mercredi 13 mars 2024

 

QUELLE FUT LA PREMIERE: LA BANANE OU LA TOMATE?

… ou plus exactement, quelle fut le premier de ces fruits à être introduit en Europe et quand ?
La réponse risque de vous surprendre si vous ne la connaissez pas déjà.

Pour ma part, j’aurais répondu la tomate sans hésiter. Déjà parce que je savais que la tomate a été importée en Europe depuis fort longtemps, au 16ème siècle et que ce fruit a une forte tolérance en matière de températures.

Hé bien pas du tout!
Les premières bananes arrivent en Europe au milieu du 15è siècle, importée d’Afrique par les portugais, et cultivées aux Îles Canaries.
Plus étonnant encore, un célèbre botaniste, Carl Linnaeus a réussi l’exploit d’en faire pousser en Suède (et de produire des fruits) vers 1730 !
Les premières tomates arrivent en Europe par l'Italie, vers 1550.

Mais ni l’un ni l’autre ne sont devenus des fruits couramment consommés au moment de leur importation.

 Les bananes sont régulièrement importées en Angleterre à partir de 1880 et l’importation massive ne semble dater que du 20è siècle, dans les années 30.

Quant à la tomate, son histoire est plus cocasse.
Elle est donc cultivée pour la première fois en Italie près de 100 ans après la banane, mais les italiens sont les seuls à oser la manger! En effet, la tomate acquière ailleurs la réputation d’être toxique.
Même en Italie, elle est couramment consommée seulement à partir du milieu du 18è siècle.
En France, sa consommation démarre vraiment vers 1890, lorsque des provençaux en font l’éloge dans la capitale.

Et pour conclure: si l'on dénombre aujourd'hui plus de 15.000 variétés de tomates dans le monde, et probablement une quinzaine largement consommées, il existe "seulement" autour de 1000 variétés de bananes


et... une seule est massivement consommée, la Cavendish.

Etonnant, non ?



https://www.nationmaster.com/nmx/ranking/tomatoes-production
https://aggie-
hort.tamu.edu/plantanswers/publications/vegetabletravelers/tomato.html

https://www.thespruceeats.com/history-of-bananas-as-food-1807565
https://southamptonstories.co.uk/story/the-banana-trade/
https://www.tomates-de-france.com/les-tomates/lhistoire-de-la-tomate/

https://press.princeton.edu/books/hardcover/9780691213422/the-man-who-organized-nature

https://www.ledevoir.com/plaisirs/jardinage/553997/a-chacun-sa-variete-de-tomate

https://planet-vie.ens.fr/thematiques/evolution/domestication/mille-et-une-bananes