lundi 27 décembre 2021

LA FIN DES HARICOTS


Les dinosaures ont disparu à la suite de la chute d’une météorite de grosse taille, dit-on.
Tous ? Non, certains des plus petits ont survécu et ont donné naissance à une myriade de races d’oiseaux (parmi lesquels des géants : le Casoar, l’Autruche, etc…) et sûrement à quelques lézards.
C’est aussi, dit-on, grâce à cette météorite que les mammifères dont nous sommes issus ont prospéré.

Alors, si cet évènement a été si terrible, comment se fait-il que certaines espèces aient survécu ?
Les créatures marines ont dû persister par la simple protection aquatique, mais sur terre ?

J’ai imaginé une troupe de petits dinosaures ressentant les vibrations de l’explosion à l’autre bout du globe et l’onde de choc se rapprochant à une vitesse stupéfiante. Ils se seront réfugiés dans une grotte qu’ils avaient déjà visitée, et une fois à l’intérieur, la vibration ne faiblissant pas, ils se sont enfoncés plus profondément jusqu’à ce que, finalement, ils soient à l'abri.
La première partie de cette grotte a dû être saturée de poussières toxiques et sans doute d’air brûlant ou peut-être qu’une chute de rochers a partiellement obstrué l’entrée, créant une barrière naturelle contre l’extérieur devenu provisoirement invivable.

Dans cette grotte, les dinosaures auront survécu en buvant l’eau ruisselant de la roche et se nourrissant d’insectes et de vers et peut-être des uns des autres, jusqu’à ce qu’un jour, la grotte s'ouvre à nouveau, révélant un monde où la Vie a pu reprendre son cours.

Et donc, nous, l’Humanité, espèce supérieurement évoluée et intelligente, pourquoi ne survivrions nous pas dans l’avenir à un évènement similaire ?

Pour moi, la grosse référence en matière d’Apocalypse réaliste annoncée, c’est « On The Beach » (« L’Ultime Rivage »), roman (de Nevil Shute, 1957) et film (de Stanley Kramer, 1959).
La grosse erreur de ces deux œuvres (et tout repose dessus), est que l’intrigue imagine qu’une guerre nucléaire totale dans l’hémisphère nord va, à terme, mettre fin à toute vie sur Terre, le nuage radioactif se déplaçant inexorablement du nord au sud.

Or, si l’on se base à la fois sur les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, sur les 543 essais nucléaires atmosphériques pendant neuf ans (plus de 60 par an!), tous beaucoup plus dévastateurs que les deux précédentes explosions, et sur les accidents de Tchernobyl et de Fukushima, une forte irradiation nucléaire d’une région ne se solde pas du tout par la mort de celle-ci.
Hiroshima et Nagasaki ont toutes les deux retrouvé une activité normale et prospéré après quelques années et Tchernobyl se visite aujourd’hui, même si la ville n’est plus habitée.

Dans « On The Beach », la population du sud de l’Australie (où se situe le récit) est avertie des mois à l’avance de l’arrivée du nuage radioactif (qui aurait dû se dissiper dès les premières pluies), et se résigne simplement à une mort prochaine.
Personnellement, dans ce laps de temps, j’aurais étanchéifié des bâtiments, construit des grands dômes transparents et mis tous les échantillons de vie possibles et des cultures pour assurer la survie d’au moins une partie de la population. Des tenues antiradiations auraient de même permis de récupérer à l’extérieur de la technologie et peut-être des vivres non irradiés, ainsi que de partir à la pêche et récolter des algues sous-marines, etc…

Ce programme très grossier s’applique très bien aussi aux récents films « Greenland » et « Don’t Look Up » où une météorite « tueuse de planètes » frappe la Terre.

D’ailleurs, par rapport à « Greenland », où les héros cherchent à rejoindre un abri  à l'autre bout du monde, pourquoi se focaliser sur un seul abri : tout abri antiatomique ou même abri profond peut faire l’affaire.
Nous avons par exemple à Genève tout un réseau d’abris souterrains construits avant la Seconde Guerre Mondiale.
Reste à savoir combien de temps la Terre resterait complètement invivable après l’impact d’une grosse comète. Là aussi, des pluies répétées devraient permettre de fixer les poussières au sol. Mais quid de la chaleur ou même du froid provoqué par les probables poussières masquant le sol au-dessus des nuages ?
Et on en revient à la quasi-extinction de toute vie à l’époque des dinosaures : la vie, à terme, a repris.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Essai_nucl%C3%A9aire


Image tirée de "Don't Look Up".